Bonjour,

Pendant deux jours se tient le, probablement, dernier conseil européen, de J. Chirac en tant que chef de l'Etat.
Ce sommet est consacré, en grande partie, à la question énergétique en Europe, et en particulier à la place des énergies renouvelables dans les sources d'approvisionnement en Europe.
La partie risque d'être tendue entre la France et l'Allemagne en particulier, ces deux pays ayant une vision du nucléaire et de son utilisation dans le domaine énergétique plutôt divergente... et c'est peu de le dire.
Ce conseil est également l'occasion d'évoquer les différents scénarios de sortie de la "crise institutionnelle" que traverse actuellement l'UE. Mme Merkel s'est donné pour objectif de mettre sur pied un processus qui doit aboutir avant les élections européennes de 2009, en passant par la présidence française de 2008.

Pour plus dinformations sur les préconisations énergétiques de l'UE, vous pouvez consulter un article précédent ici : Energies en Europe.

Bonne journée.

Bonjour,

Ce titre est extrait de la déclaration de Jean-Louis Bourlanges, reprenant les vers de Victor Hugo...
Dans l'introduction de la table ronde où intervenait M. Bourlanges, J. Julliard avait évoqué la défaite politique de la France qu'elle a transformé, suite au référendum raté, en suicide international.
Jean-Louis Bourlanges a commencé son intervention autour de la question de la nouvelle identité que l'Europe devait se donner si elle voulait réussir. Partisan du Oui, car il estimait que le TCE était une avancée, il pense que depuis le 29 mai, l'UE vit une sorte de "maladie de langueur" et n'est pas dans une vraie crise. En effet, les institutions fonctionnent tant bien que mal et l'UE continue de travailler, en faisant le minimum vital. Mais selon lui, il ne faut pas se contenter du minimum (libre échange, euro, position commune à l'OMC...).
Le vrai problème se situe en fait dans l'impossibilité actuelle de franchir le pas du politique... L'essai n'a pas été transformé pour la simple raison (d'après Bourlanges) que depuis les débuts de la CEE, il n'y a pas eu de véritable clarification du projet !
Afin de clarifier le projet, il faudrait répondre aux 3 questions "classiques" : QUI, QUOI, COMMENT ?

QUI ?
La question des participants à cette union (en filigrane présence ou non de pays comme la Turquie) est importante. Ces pays doivent-ils participer d'une histoire commune ou doivent-ils partager des valeurs communes ?

QUOI ?
Cette question regroupe les thèmes que les Européens doivent travailler ensemble ou séparément. Pour Jean Monnet, il fallait d'abord travailler ensemble là où c'était possible, et c'est pour cette raison que l'Europe a d'abord été une Communauté Economique.
L'option d'avoir un ensemble politique unifié n'était pas clair pour Monnet. Et, Bourlanges pose la question, "Est-ce réellement possible ?"

COMMENT ?
La question des institutions se pose à ce niveau. L'organisation politique qui consiste à faire travailler une structure intergouvernementale sur un mécanisme fédéral est-elle viable ?

Ces questions se posent en fait depuis la chute du communisme, car à ce moment, l'UE savait qu'elle devrait intégrer les anciens pays satellites de l'URSS.

Le TCE, rejeté par les Français et les Néerlandais en 2005, l'a été pour des raisons différentes, mais de toute façon, il ne résolvait pas (selon M. Bourlanges) le problème de l'organisation politique de l'UE. Car, en tout état de cause, nos états doivent faire de la politique ensemble.

Une des raisons évoquées pour le rejet français est que les Français ont estimé que le pacte France / UE était remis en cause, et qu'au fond c'était le Traité de Rome qui était rejeté. En effet, les Français n'ont pas pu accepter une idée qui était à la fois libérale et sociale.

Maintenant où en sommes-nous ?
La situation actuelle est la suivante : "Il y a d'un côté l'Europe et de l'autre la France".

3 scénarios pour sortir de cette "maladie de langueur" sont possibles :
- Tout le monde adopte le texte tel quel, cette option semble la plus improbable étant donné les antécédants français et néerlandais.

- Les Français arrivent à sortir de leur isolement en revotant sur un nouveau traité simplifié et surtout en reconstruisant, dans la confiance le couple franco-allemand en perdition actuellement.
C'est l'option la meilleure mais surtout la plus optimiste.

- On en reste aux traités actuels et l'Europe continue d'avancer cahin caha... Cette option, selon M. Bourlanges n'est pas la plus optimiste, mais la plus probable... Elle montre un pessimisme robuste mais lucide.

Cette intervention a précédé de quelques heures celle de François Bayrou que je vous retranscrirai dans un article suivant.

Bonne journée.

Bonjour,

Samedi et dimanche dernier je me suis rendu, à l'invitation d'Emmanuelle (à gauche sur la photo 1), au Forum de Paris.
Cette année, le thème du forum était : 50 ans après les traités de Rome, quelle Europe pour quels européens ?
Cet événement a été l'occasion de faire la connaissance de blogueurs et de membres d'associations oeuvrant dans le domaine de l'Europe.
Sur la 1ère photo vous avez donc de gauche à droite Emmanuelle (Forum de Paris), Catherine (L'Europe dans la Campagne) et 3 membres de l'association Nouvelle Europe, dont le président Philippe sur la droite.

Sur la 2nde photo, prise peu de temps avant l'interview de Jean Louis Bourlanges, je vous présente Mathieu, des Euros du Village, et son cameraman en arrière plan.
La femme en bleu que l'on aperçoit derrière le cameraman est l'attachée de presse de M. Bourlanges.

Ces deux jours intenses m'ont permis d'entendre des "pointures" sur l'Europe et son avenir.
Dans les prochains billets je vous retransmettrai ce qui a été dit.
Bonne journée.

Bonjour,

Ca y'est, les conclusions du GIEC sont tombées : le réchauffement climatique est essentiellement dû à l'activité humaine (ouais, ça on le savait déjà, mais c'est bien que les scientifiques le pose comme postulat).
Si on ne fait rien pour l'enrayer, la température du prochain siècle pourrait monter de 4°C et, en même temps, le niveau des mers de 60cm. De plus, les phénomènes climatiques seraient exacerbés (ouragans, sécheresses, canicules, pluies diluviennes....).
Une des conclusions les plus alarmantes, est celle-ci : même si l'on fait quelque chose rapidement, le phénomène ne stoppera pas brutalement et continuera à se développer pendant des centaines d'années...
Mais il est tout de même urgent d'agir, car, comme dans tous les problèmes, plus on agit vite, plus on a des chances d'enrayer le développement du problème.

La Commission européenne l'a-t-elle compris, on peut en douter ! Dans les prochains jours, elle risque de revenir en arrière sur les taux de CO₂ rejetés par les voitures, à cause de pressions orchestrées par les constructeurs de berlines d'Outre-Rhin. En effet, une décision de 1995 des ministres de l'environnement (pour mémoire à l'époque en France c'était Corinne Lepage) européens avait énoncé qu'en 2005 les voitures ne devaient pas émettre plus de 120g au km...
Cette décision, qui n'a jamais été mise en application risque d'être envoyée au panier, et le taux relevé à 150g/km pour satisfaire les constructeurs allemands...
Cette décision devrait normalement être prise par les parlementaires européens qui sont les représentants des 490 millions de citoyens de l'UE...

Espérons qu'au dernier moment les mouvements environnementaux sauront faire entendre raison à la Commission.

D'autre part, je suis déçu du traitement médiatique de l'opération "5 minutes de répit pour la planète" qui invitait les citoyens français et européens à éteindre leurs lumières et autres appareils électriques pendant 5 minutes jeudi dernier. Cette opération n'était pas destinée  à économiser 5 minutes d'énergie comme on l'a entendu ici ou là, mais à montrer que les actions collectives pouvaient être efficaces... Si seulement les médias avaient bien relayé ceci, ça aurait certainement eu plus d'impact.

Bonne journée.

Post-scriptum du 7/02/07 : La Commission européenne a finalement prévu de fixer une norme à 130g/km à l'horizon ..... 2012. Dommage que la décision prise en 1995 n'a jamais été appliquée.

Bonjour,

Hier se tenait à Madrid une réunion de ministres des affaires étrangères de l'UE, et pour une fois, la France en était absente.
Et pour cause, car se sont retrouvés les seuls ministres des 18 pays ayant ratifié le TCE : exit la France et les Pays-Bas. Nous voilà relégués dans le camp des Eurosceptiques.
Les débats de ces ministres ont montré une réelle volonté de remettre sur les rails un projet de traité constitutionnel qui soit acceptable par tous. Cette volonté est partagée par l'actuelle présidente allemande Angela Merkel.
Les conclusions de cette réunion sont intéressantes et sont un appel du pied aux candidats français à la présidentielle. Il ne s'agit pas de découper le traité proposé en 2005, comme le préconisent certains, ni de refaire un traité "réduit" comme proposent d'autres, mais d'améliorer le texte actuel en lui ajoutant des aspects sociaux, environnementaux, de sécurité... qui manquaient dans le texte initial.

Mesdames et Messieurs les candidats, où sont vos propositions pour l'Europe en panne. Hormis François Bayrou qui a clairement dit quelles étaient ses positions sur le TCE, les autres candidats brillent par leur absence sur le sujet qui est pourtant aussi important que celui des impôts pour notre futur qui ne peut se concevoir hors de l'Union européenne.
Ce lien permet d'avoir quelques unes des idées fortes de François Bayrou sur l'Europe : http://www.lexpress.fr/info/france/dossier/presidentielle_video/dossier.asp?ida=455035#go

Bonne journée.

PS : j'en profite pour faire encore de la pub pour le livre de Catherine Guibourg "Le Oui européen et le Non français".