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20 avril 2020 1 20 /04 /avril /2020 16:11

Après le 1er conflit mondial qui a fait, rappelons le,  environ 1.4 millions de victimes françaises, une loi du 25 octobre 1919 fixe les règles pour l’édification des Monuments aux morts dans les communes pour honorer la mémoire de leurs morts au combat. Et il n’est que de rares villes et villages qui n’en ont pas. On peut citer par exemple Thierville (Eure) qui ne déplore aucun mort en conflit depuis la guerre de 1870 jusqu’aux dernières guerres (Indochine, Algérie).

A St Mars de Locquenay nous possédons les documents qui sont à l’origine de la construction du Monument que nous connaissons sur la place. Il a été édifié alors que Octave Pasquier était maire de St Mars de Locquenay. La délibération d’édification d’un monument « Pour honorer la mémoire des enfants de St Mars » a été prise en février 1920. Suite à un 1er projet refusé par le préfet de la Sarthe, faute d’un plan de situation suffisant, le monument a été commandé à l’entreprise Bachelot de Pontlieue. Le monument, de 3.5m en pierre blanche de Lavoux (Vienne) « garanti contre la gelée » a couté à la commune la somme de 3800 francs (soit environ 3500€). Il a été monté en novembre 1920.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour la 1ère Guerre Mondiale, le monument compte 30 noms. Une plaque commémorative dans l’église recense elle aussi les morts classés par année. Les noms sur cette plaque sont parfois différents de ceux du monument sur la place. Il ne faut pas oublier que nous ne sommes qu’une quinzaine d’années après la loi de séparation des Eglises et de l’Etat et que la concurrence entre les autorités religieuses était encore un sujet brulant.

 Au dernier recensement disponible avant-guerre, en 1911, la commune compte 814 habitants. Ce recensement permet de retrouver l’activité professionnelle des certains. A noter que le recensement suivant (1921) compte une centaine d’habitants de moins.

Intéressons-nous aux 30 noms du monument visible sur la place. Ils sont classés par ordre (presque) alphabétique.

 

 

Edmond Leroux, n’existe pas dans les morts pour la France par contre il y a un Edouard Georges Leroux né à St Mars en 1879 et mort à Verdun en mars 1916. Son décès a été transcrit à Paris, où il résidait probablement. L’erreur peut venir d’une erreur de transcription du document ayant servi à établir la liste pour le graveur. En effet sur ce document (en mairie) on peut hésiter entre Edmond et Edouard…

Si l’on se réfère à la base « Mémoire des Hommes » disponible sur internet et que l’on fait une recherche sur les Morts pour la France nés à St Mars nous trouvons une liste sensiblement différente. La voici :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les 12 noms différents (en jaune) sont inscrits sur des monuments des villages voisins, lieux où ont été retranscrits sur les registres d’état civil, leurs décès. Certains d’entre eux figurent sur la plaque dans l’église. Ceci montre la différence qu’il peut être faite par les autorités communales qui s’attachent à la loi de 1919 (dernier domicile connu) et les autorités religieuses qui fondent leur recensement sur les baptêmes. D’ailleurs le fait que le monument « civil » soit placé sur un espace public et non dans le cimetière est également une indication de l’orientation politique des élus de l’époque.  Les municipalités « de droite » installant plutôt les monuments dans les cimetières, alors que les municipalités « de gauche » les font construire sur les places de villages.

Comme déjà dit plus haut, il existe également une plaque dans l’église qui recense les défunts de la paroisse de St Mars. Cette plaque porte les noms de 24 morts classés par année et 5 disparus.

Certains noms diffèrent de ceux déjà rencontrés sur les autres sources. Voici les nouveaux :

Baptiste Chopl(a)in né à Tresson le 28/09/1877 il est mort de blessures à Vienne la Ville (Marne) le 2/02/1916. Son décès a été retranscrit dans sa commune de naissance et son nom est inscrit sur le monument de la commune.

Louis Fouquay étant dans les disparus, on peut le rapprocher d’un certain Louis A         rmand Fouquay né le 18/12/1896 à Challes et disparu à Charency (Meurthe et Moselle) le 23/08/1914. Son jugement déclaratif de décès est retranscrit sur les registres de Challes

Lucien Lecomte est à rapprocher de Lucien Louis Jules né à Bonnétable le 13/08/1887 et mort de maladie à Châteaudun (Eure et Loir) le 4 février 1915. Son décès a été retranscrit à Paris.

Alexandre Pouplier est à rapprocher de Alexandre Jean Marie né le 8/12/1876 à Bais (Ille et Vilaine) et mort à Solesmes (Nord) le 25/08/1914. Le jugement déclaratif a été rendu en 1919 et retranscrit à Surfonds. Il s’était marié dans cette commune et y résidait à sa mobilisation.

 

Pour conclure : les sources sur les morts de la Grande Guerre sont diverses et l’on voit bien qu’il est difficile de tenir un compte exact des morts pour la France sur une commune. Suivant que l’on se base sur les noms inscrits sur les monuments (environ 4% de la population), la base Mémoire des Hommes (sur internet) ou d’autres monuments moins officiels. Il n’en reste pas moins que ce conflit, dont nous commémorons le centenaire de son arrêt reste un événement encore très présent dans la mémoire de la plupart des familles de France.

 

Si vous souhaitez entamer des recherches, vous pouvez me contacter à jeanfrancois.lebihan@free.fr pour que je vous aide.

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